Les villes vides en temps de covid

Il y a une vie en dehors de Bordeaux, Le monde tel qu'il va, Tous les chemins mènent à Rome

Ce sont deux villes européennes qui, en temps normal et surtout en été, font le plein de touristes. Ce sont deux villes européennes qui, en juillet dernier, étaient vides, preuves à l’appui par GoogleStreetView.
Rome, tout d’abord, aux abords du Colisée, qui en temps normal grouille de monde :

Paris ensuite, rue d’Arcole, donc en plein piège à touristes près de Notre-Dame. Certes, la cathédrale n’est plus visitable depuis l’incendie, mais de là à vider le quartier, il y a un pas :

Source des photos : GoogleEarth, juillet 2020

Comment devenir garde Suisse au Vatican ?

On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

Une idée comme ça en passant. Imagine, ami blogonaute égaré ici en plein dimanche ensoleillé, que tu effleures de tes douces mains gelhydroalcoolisées l’idée de changer de job. Parce-que taffer toute la journée en intérieur avec le masque sur le museau te tient chaud. Parce-que le costard cravate ou le tailleur trop serré t’horripile, d’autant plus qu’avec les 35°C annoncés pour demain, ton calvaire ne va pas cesser d’emblée. Bref, tu rêves d’une vie meilleure.
Et pourquoi pas avec un joli vêtement orange (non, je ne te propose pas un job de Casimir) ? pourquoi pas plus près de toi mon dieu, parce-que avec covid sur zone, autant se garder une place au frais au paradis ? D’où cette idée : tu vas faire garde Suisse du pape à Rome. Pas banal, mais pas simple. Déjà parce-qu’il faut être de sexe masculin, mais aussi de haute taille, de nationalité suisse et, pour corser le tout, de religion catholique. Je sens que demain tu sueras à nouveau sang et eau dans l’open space, sauf si la clim est à fond, histoire de poursuivre septembre avec une bonne angine. Vivement la retraite !
En attendant, et pour se coucher moins bête ce soir, voici une petite explication du pourquoi et du comment des gardes Suisses au Vatican :

Je veux sortiiiiiiiir !

American graffitis, Au pays de la Petite Sirène, Chronique du grand confinement, Hellénie, Il y a une vie en dehors de Bordeaux, L'île d'Oléron en noir et blanc, La mer et ses poissons, Made in BZH, Oléron-petipatapon, Si la Nouvelle Aquitaine m'était contée, Suède, Tous les chemins mènent à Rome

Je sais que le pré-déconfinement s’approche, qu’à ce jour je suis dans un département vert, que dans une dizaine de jours je pourrais peut-être batifoler jusqu’à 1OO km, mais je craque, j’explose et je disperse façon puzzle, je veux sortir.
Je veux revoir le bois de Vincennes, le phare de Chassiron et la Tour Eiffel
Je veux revoir le Château des ducs de Bretagne, le port de Pénerf et les remparts de St Malo
Je veux revoir le port ostréicole d’Andernos, la dune du Pilat et la plage d’Hendaye
Je veux revoir Berlin, New York et Copenhague
Je veux revoir Stockholm, Helsinki et Athènes
Je veux revoir l’Acropole, le Panthéon et la porte de Brandebourg
Je veux revoir l’Aveyron, la Corrèze et l’Isère
Je veux revoir le Capitole, le canal du Midi et la ville de Sète
Je veux revoir la Normandie, le Pays Basque et l’Occitanie
Je veux revoir les Landes, la Lozère et la Corse
Je veux revoir la Loire, la Charente et l’Adour
Je veux revoir la Vilaine, la Seudre et la Seine
Je veux revoir le vieux port de Marseille, les flamants roses en Camargue et Palavas-les-Flots
Je veux revoir les échasses blanches dans le marais des Bris et les cigognes sur la route de Rochefort
Je veux revoir l’Atlantique, la Méditerranée et la Baltique
Je veux revoir l’estran à marée basse, la plage du Grand Crohot et les Pyrénées
Je veux revoir des arbres, plein d’arbres, très hauts, très grands, avec des écureuils dedans
Je veux revoir ouvertes les grilles de tous les parcs et jardins urbains
Je veux revoir le Péloponnèse, les lacs de Finlande et les grenouilles du jardin botanique
Je veux revoir la gare Montparnasse, le quartier du Marais et le port de l’Arsenal
Je veux revoir Potsdamerplatz, Tiergarten et Unterdenlinden
Je veux revoir le double phare de l’île d’Aix, les berges de Garonne et le canal du Midi
Je veux revoir Nantes, Lyon et Bayonne
Je veux revoir le péage de Virsac, la Brière et la presqu’île de Rhuys
Je veux revoir les étangs du Médoc, le Larzac et les vautours des gorges de la Jonte
Je veux revoir les cargos s’approchant du port de La Pallice et les vagues qui claquent sur la plage des Saumonards
Je veux revoir le fort Boyard, les huîtres de Marennes et mon vendeur de pineau sur le marché
Je veux revoir la rue Rambuteau, la passerelle des Arts et le Pont Neuf
Je veux revoir le RER, le métro et le parvis de Beaubourg
Je veux revoir le miroir d’eau des quais, le pont de pierre et le quai de la Fosse
Je veux revoir la tour romane de Redon, le clocher octogonal de Cozes et le musée Guggenheim de Bilbao
Je veux revoir le Cirès, la forêt du Coulin et Arès

Un autre 21 avril

Chronique du grand confinement, On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

21 avril 2007 – Le port antique d’Ostie

Premier voyage à Rome (mais pas le dernier). Ce 21 avril-là est l’avant-dernier jour des vacances et nous quittons Rome pour visiter les vestiges du port antique d’Ostie. J’avoue ne plus bien avoir le site en tête, et replonger dans les vieilles photos a quelque chose d’assez stimulant. Je m’arrête donc aujourd’hui sur la partie droite d’une fresque, sans bien me souvenir si j’ai réalisé cette photo pour les corps dénudés ou pour le magnifique crustacé …

La chansonnette ose le déconfinement : Rome

Chronique du grand confinement, La chansonnette, Tous les chemins mènent à Rome

Etienne Daho
Week-end à Rome

La chansonnette ose le déconfinement : prologue

Chronique du grand confinement, La chansonnette, Tous les chemins mènent à Rome, Un bon film sinon rien, Un peu d'art dans un monde de brutes

Soirée ciné hier. Ciné sur internet, confinement oblige, mais ciné quand même. Jusqu’au 19 avril, Arte.tv diffuse Habemus papam, cette excellente comédie de Nanni Moretti, avec Michel Piccoli dans le rôle du pape fraichement élu. C’est drôle, c’est intelligent, voire sportif (jouer au volley en soutane, pas si simple). Ces cardinaux confinés au Vatican, pour cause d’élection du nouveau pape et autres péripéties, apportent du joyeux dans le monde brutal qui est aujourd’hui le nôtre. Une douceur bienvenue, et surtout pas mal d’éclats de rire. Bref, un excellent film.
Et accessoirement une chouette madeleine : quelques plans de la place St-Pierre, quelques balades dans Rome, jusques et y compris dans les transports en commun, dont je me souviens, pour les avoir testés, à quel point ils pouvaient constituer une aventure à eux seuls. Pour tout dire, ce film m’a donné des envies romaines, voire des envies de voyages plus larges. Derrière l’écran et en chansons, ces voyages peuvent se tenter, le web abolissant les distances et les impossibilités du moment d’un coup de baguette magique.
Si l’on veut donc commencer par l’Italie, il faut d’abord y atterrir, d’où ce titre de Romain Didier (qui a pris le prénom « Romain » justement parce-qu’il est né à Rome) : L’aéroport de Fiumicino (1982).

Homo sapiens en été [39]

Homo sapiens en été, Tous les chemins mènent à Rome
Rome – 2009

Homo sapiens en été [29]

Homo sapiens en été, Tous les chemins mènent à Rome
Rome – 2009

Carte postale [15]

Cartes postales, On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome, Un peu d'art dans un monde de brutes

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Rome, février 2011

Cliché urbain [18]

Clichés urbains, Tous les chemins mènent à Rome

ROME
Eté 2009

Cliché urbain [7]

Clichés urbains, Tous les chemins mènent à Rome

ROME
Hiver 2011

Cliché urbain [1]

Clichés urbains, Tous les chemins mènent à Rome, Un peu d'art dans un monde de brutes

ROME
Eté 2009

Le fils du gardien de phare est tombé dans le panneau

Made in BZH, Tous les chemins mènent à Rome, Un peu d'art dans un monde de brutes

Clet Abraham, 45 ans, fils de gardien de phare, artiste ayant étudié aux Beaux-Arts de Rennes et exposé à Nantes, Paris et dans plusieurs villes d’Italie, est finalement plus connu du grand public pour ses œuvres urbaines et drôles. Ce Breton vit à Florence depuis 2005, et c’est dans les grandes villes italiennes qu’il semble avoir le plus sévit à ce jour : la photo qui illustre cette note a été prise à Rome en février 2011.
Le principe est simple a priori, encore fallait-il y avoir pensé : il s’agit de détourner des panneaux de signalisation, à coup de stickers home-made et collés de nuit par l’artiste lui-même. Parfois, l’œuvre choque les bien-pensant, pour qui tout semblant d’attaque à leur croyance religieuse est considéré comme une haute trahison. Je préfère en rire. Une image a ainsi provoqué la colère, non pas divine, mais bien terrestre, de citoyens de Rome outrés par la transformation de panneaux indiquant une voie sans issue : cliquez ici pour voir de quoi il s’agit, rien de bien choquant, vous en conviendrez.
Ce matin, l’artiste a droit à un article dans Ouest-France. Article qui nous informe sur l’ampleur de l’œuvre (environ 5000 panneaux détournés à ce jour), la manière dont Clet Abraham gagne sa croûte (vente d’œuvres dans des galeries mais aussi d’objets dérivés dans sa propre boutique), les signes de son succès (non pas en euros mais en fans sur Facebook).

Le copier-coller ? c’est Commode !

On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

La semaine dernière, je présentais ici-même un monument de l’antiquité romaine, en l’occurrence la colonne de Marc-Aurèle dont l’édification a été effectuée sous le règne de Commode. Or, notre Commode n’a fait qu’à copier : il existe une autre colonne du même style à Rome, déjà présente dans la ville depuis plus d’un demi-siècle lorsque Commode fait graver les guerres de son père sur du marbre. Cette autre colonne est celle de l’empereur Trajan, qui raconte sa lutte contre un peuple riverain du Danube, les Daces, et qui abrite en prime les cendres dudit empereur. Elle a été inaugurée en 113.
Moins haute que la colonne de la Piazza Colonna, la colonne trajane n’est pas moins intéressante, au contraire. Le dessin des bas-reliefs me semble plus subtils, même si certains points communs se détachent, comme cette impression que les soldats guerroyaient cul-nu :

Mais surtout cette colonne présente des scènes non guerrières, comme ce chargement de bateaux … :

… où le défrichement d’un espace non clairement identifié, les soldats attaquant les arbres à la hache, et ils semblent en baver :

Collection # 89

Collections (photos), On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

Détails de la Colonne de Marc-Aurèle (IIe siècle)
Rome, Piazza Colonna, février 2011



Le récit d’une guerre

On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

Aujourd’hui, la guerre se lit dans les journaux, on lit ainsi dans Le Monde que les forces de la coalition ont peut-être sous-estimé les possibilités offensives de Kadhafi, une spécialité française, ça, souviens-toi de Dien Bien Phu, camarade ! La guerre se voit aussi à la télé, s’écrit dans des romans, se dessine en bande, se tourne en film.
Mais avant le dolby surround, internet et le smartphone, on faisait comment ? remontons encore plus loin : avant le journal imprimé sur du papier, celui-là même sur lequel ta grand-mère épluchait ses légumes et son poisson ?
Avant, la guerre, on la gravait dans le marbre, le récit complet, de A à Z, avec les détails. La Piazza Colonna à Rome porte ainsi bien son nom : une colonne d’un peu plus de 50 mètres de haut permet d’y découvrir comment l’empereur Marc-Aurèle, franchissant le Danube, est venu à bout de peuples germaniques qui cherchait noise à son pré carré et à sa paix romaine. 20 blocs de marbres empilés, déroulant l’épopée en formant une spirale. Pour suivre vraiment toute l’histoire, de bas en haut, il faut une vue d’aigle et une nuque très souple, ou avoir pensé à prendre une paire de jumelles avant de partir en vacances, chose assez rare quand je fais du tourisme urbain.
Le monument fut gravé et érigé à la demande du fiston du vainqueur, empereur lui aussi, sous le nom de Commode, à l’extrême fin du IIe siècle de notre ère.

Des perruches en pleine ville

Nos amies les bêtes, Promenons-nous dans les bois, Tous les chemins mènent à Rome

D’après mes modestes connaissances sur les oiseaux, je pensais que les perroquets, toutes marques confondues, n’étaient pas endémiques à l’Europe et, si nous pouvions en voir, il s’agissait exclusivement d’animaux vivant en captivité.
Il faut toujours se méfier de ses a priori et des ses modestes connaissances sur les oiseaux, et surtout se méfier des humains qui les hébergent parfois avec légèreté. Un article émanant d’un site canadien, et datant d’octobre dernier, signale ainsi la présence de perruches (un perroquet vert) dans un certain nombre de grandes villes. Lâchées par leur propriétaire ou assez malignes pour faire fi des barreaux de leur cage, les perruches se sont retrouvées libres dans la ville, et, comme la tambouille n’y est pas si difficile à trouver, elles y fondent famille, voire bravent les hivers rigoureux de l’Amérique du Nord.
D’où la surprise que j’ai eu en février, à Rome, lorsque nous avons entendu puis distingué dans les branches, une magnifique perruche, formant avec l’arbre qui l’abritait un joli camaïeu de vert, dans le jardin de la Villa Medicis. La photo, faite à l’arrache avec un zoom trop forcé, n’est pas terrible, mais, en regardant bien, on y voit l’oiseau :

Scène de crime

Hellénie, Tous les chemins mènent à Rome, Un peu d'art dans un monde de brutes

Tantale eut une fille, prénommée Niobé, qui, elle-même eut quatorze enfants avec le roi de Thèbes : les Niobides. Niobé fanfaronnait pas mal, se la pétait même carrément avec sa progéniture, se vantant d’avoir eu plus de mômes que Léto, qui, de fait, n’en avait que deux : Apollon et Artémis, qui décidèrent de tuer tous les enfants de Niobé pour restaurer l’honneur de leur mère. Il en va ainsi dans la mythologie grecque.
Dans le jardin de la Villa Medicis, à Rome, tout au fond dans un nid de verdure (les jardins italiens sont verts, sans fleurs ou presque, privilégiant l’art topiaire aux petites fleurettes), une représentation de cet assassinat mythologique a été disposée après avoir été retrouvée lors de fouilles archéologiques, les Niobides étant ici représentés en train de succomber sous les flèches d’Apollon et Artémis, ou tentant en vain de fuir. Les détails de quelques personnages sont visibles à l’annexe.

Collection # 85

Collections (photos), Tous les chemins mènent à Rome

Détails de la façade arrière de la Villa Medicis
Rome, février 2011



Un lieu où trouver la juste inspiration

Tous les chemins mènent à Rome

La Villa Medicis, à Rome, est un petit bout de France en terre italienne, d’ailleurs c’est écrit sur le trottoir :

Le lieu, dont le bâtiment semble fort austère côté rue, a pour but d’encourager les arts sous toutes leurs formes, en dégageant les pensionnaires de toute contrainte matérielle. Pendant un an ou deux, les artistes, écrivains et historiens de l’art reçoivent une bourse qui leur permet de mener à bien leurs travaux, le lieu étant, selon la guide qui nous a fait faire la visite, propice à la « juste inspiration ».

Il est vrai que, si la façade est un peu triste quoique imposante, l’arrière du bâtiment est orné d’une pléthore de bas-reliefs, les jardins permettent la déambulation, la vue sur Rome est exceptionnelle, toutes choses qui guident l’esprit loin des contingences de ce monde.

Qui vient à la Villa, aux frais de l’Etat, celui-ci récupérant les œuvres et travaux des pensionnaires ? la guide nous a signalé la présence de 19 pensionnaires en février 2011, venus pour la plupart avec leurs familles (l’école maternelle française jouxte l’entrée de la Villa), et choisis sur concours. Parmi eux, des historiens de l’art (c’est le gros des troupes, ils étaient 10 en 2010), des plasticiens, des cuisiniers, des photographes, des designers, etc. Il est loin le temps du Grand Prix de Rome, où seuls peintres et sculpteurs venaient ici copier des œuvres antiques et montrer ainsi leur talent. Bien loin le temps où le peintre Ingres avait investi cet atelier toujours dévolu à la peinture depuis :

La disparition du Grand Prix de Rome, la création du Ministère de la Culture puis son ouverture à toutes les formes d’art ont eu raison du classicisme antique et de la copie comme preuve  obligatoire du savoir-faire. Bien que toujours privée (et donc non visitable en grande partie), la Villa Medicis ouvre ses jardins au public et accueille des expos temporaires (actuellement : Europunk).

—> Pour en savoir plus, notamment sur l’histoire de ce lieu : le site web de la Villa Medicis

Un des treize obélisques romains

On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

Il parait qu’il y a treize obélisques à Rome. Je ne conteste pas, je n’ai pas vérifié. Sur cette place noire de monde le 13 février pour cause de manif, deux jours après, dans la matinée, seuls quelques touristes et des employés municipaux y circulaient. La piazza del Popolo était comme dans mon souvenir : immense, claire, calme. Au milieu pointe ce bloc de pierre qu’est l’obélisque, 23 mètres de haut jaillis d’Egypte via quelques péripéties banales :

Sa couleur est naturelle, c’est un granit rouge d’Assouan. Comme tout obélisque qui se respecte, la pierre a été taillée d’un bloc. Les dessins gravés, d’une étonnante modernité, sont l’œuvre d’artistes contemporains de Ramses II, ils ont donc en gros 3 300 ans :

L’obélisque a été rapporté d’Egypte à la fin du Ier siècle avant notre ère et a d’abord été érigé sur  le Circus Maximus, avec un autre obélisque du même style, aujourd’hui visible sur la piazza di Montecitorio. Le temps a fait son œuvre, les monuments antiques ont plus ou moins été abimés, voire détruits. Le retour de cet obélisque dans le paysage romain date de la fin du XVIe siècle, lorsque un pape décida d’en faire recoller les morceaux (l’obélisque était brisé) et de le faire ériger à sa place actuelle, non pas pour faire joli mais pour guider les pèlerins qui venaient prier plus près du bon dieu que de ses saints. L’affaire ne fut point aisée : des dizaines de chevaux furent nécessaires pour hisser les 200 tonnes de pierre à l’aide de treuils. Aujourd’hui, le monument s’insère dans une fontaine à quatre bassins datant du début du XIXe siècle :

Un anniversaire, ça se prépare

Tous les chemins mènent à Rome

Pour réussir un anniversaire, il faut s’y prendre à l’avance. Pour celui qui nous concerne, les organisateurs ont calculé large, puisque le D-Day est le 4 novembre. Il s’agit en effet du 150e anniversaire de l’unification italienne, le 4 novembre correspondant au jour où le roi Victor-Emmanuel II est monté sur le trône, Turin étant alors la capitale du pays tout neuf.
Quand on prépare un anniversaire, on range la maison, on emballe les cadeaux, on sort les bougies. Si l’aspect loupiote m’a échappé, l’emballage n’est pas passé inaperçu : les bustes sculptés des hommes (mais où sont les femmes ?) qui ont fait l’Italie moderne sont fin prêts, il ne reste plus qu’à les sortir de leur blister. À Rome comme ailleurs en Italie, on s’affaire pour les festivités : la poste édite des timbres commémorant l’événement, Ferrari sort un modèle baptisé F150, bref, 150 est le chiffre à la mode, visant à faire oublier que la partie nord du pays se séparerait bien parfois du sud, mais une seule Belgique en Europe, ça suffit.
La fête a aussi lieu en France : en remerciement pour son coup de main aux nationalistes italiens, Napoléon III était rentré à la maison avec la Savoie et le comté de Nice, qui, à leur manière, ont aussi un 150e anniversaire sur le feu.

Collection # 85

Collections (photos), On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome

Rome antique, balade de nuit
12 février 2011




La chaleur du Colisée

Nos amies les bêtes, Tous les chemins mènent à Rome

Rome by night : 18 h 30. La nuit tombe vite dans ce coin-là en hiver, une heure avant chez moi, alors le « by night » est précoce, bien avant l’apéro et le repos des petons usés par le piétinement urbain. Nous tournicotons dans les antiquités romaines, et arrivons devant le Colisée.

Là, des chats sont pelotonnés sur les spots qui éclairent l’édifice, de l’autre côté des grilles par rapport aux badauds, ainsi protégés des mains furtives des touristes, mais pas des yeux des mêmes arpenteurs de ville. Un seul de ces chats, devenus oranges sous l’effet de la lumière vive, pouvait réellement être pris en photo. On le voit encore mieux sur la photo laissée à l’annexe.

Rendre visite à une vieille copine

Tous les chemins mènent à Rome

Passer quelques jours à Rome, c’est comme passer faire la bise à une vieille copine, qu’on ne voit pas tous les jours mais qu’on n’oublie pas pour autant. Flâner dans les rues, visiter des lieux qu’on ne connaissait pas encore, boire un pot en terrasse, la dolce vita …

Ne pas perdre de vue les fondamentaux

Le monde tel qu'il va, Tous les chemins mènent à Rome

Ce n’est pas parce-que ce sont les vacances qu’il faut totalement devenir sourd aux rumeurs du monde, notamment quand ces rumeurs sont celles de femmes qui réclament respect, dignité, égalité, dans cet ordre ou dans un autre. A cette revendication, qui a projeté dans les rues des villes italiennes un million de manifestants il y a pile une semaine, s’ajoute un ras-le-bol très net contre ce gigantesque macho qu’est Berlusconi. Bizarrement, et alors que nous avions bien vu et lu les affiches, nous nous sommes retrouvés un peu par hasard dans le rassemblement qui a eu lieu à Rome.

C’était Piazza del Popolo, la si bien nommée pour ce genre d’événement. Dire que la place était noire de monde relève de l’évidence. Se frayer un chemin n’était pas chose aisée, mais cet enthousiasme des grands rassemblements pour une juste cause était bien présent, et même contagieux.

A la différence des grandes manifs auxquelles il m’arrive de participer, celle-ci ne formait pas un défilé dans les rues. La foule, dense, écoutait les orateurs avec une très grande attention.

Ce que je retiens de ce moment-là fut bien cette impression d’union, cette foule d’une grande densité, tout entière tournée vers une même cause.

Collection # 78

American graffitis, Collections (photos), Hellénie, Ich bin ein Berliner, Made in BZH, Si la Nouvelle Aquitaine m'était contée, Tous les chemins mènent à Rome

By night



—> De gauche à droite et de bas en haut :

  • 1 et 2 : Berlin  –  3 : Bordeaux (usine Lesieur)
  • 4 : Rome (Le Colisée) – 5 et 6 : Bordeaux (les colonnes rostrales de la Place des Quinconces et la Place de la Bourse)
  • 7 : Nantes (la Place Royale) – 8 : New York – 9 : Athènes (l’Acropole)

What’s new ? [lundi 18 octobre 2010, 17 h 55]

Le monde tel qu'il va, On ne va pas en faire toute une histoire, Tous les chemins mènent à Rome, Une petite goutte de science, What's new
  • Patrimoine archéologique en danger en Arabie Saoudite (Courrier International).
  • Bref résumé d’un pan de l’histoire de l’aéronautique : les défis de Latécoère, créateur de l’Aéropostale (Le Monde).
  • Les rois de l’évasion fiscale vont devoir remettre leurs cartes à jour et changer la destination des pépettes qui, normalement, devraient aller dans ma poche, et aussi la tienne et celle du voisin de ta grand-mère (ça s’appelle la resdistribution, ou la répartition, enfin tu vois l’idée), bref, ces champions des sous placés hors de France vont devoir se rabattre sur d’autres destinations (le pire, c’est qu’il en reste. Trop) : mort d’un paradis fiscal, en l’occurrence celui de San Marin (Presseurop).

What’s new ? [dimanche 22 août 2010, 22 h 00]

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  • Coup d’œil pas toujours très tendre sur une ville ultra-touristique : Venise par petites touches (Slate).
  • Balade en photos sur le canal de Nantes à Brest : le long du canal des bagnards (Télérama ; la totalité de l’article, qui explique notamment le titre, est à lire dans la version papier du magazine).
  • Dans la série « qu’est-ce qu’on va pas inventer pour finir dans le journal … ou aux urgences » : le « balconing », un nouveau jeu stupide et mortel qui inquiète les stations balnéaires espagnoles (Courrier International).

—> Illustration : Antonio CANALETTO, Vue du bassin de Saint-Marc, XVIIIe siècle.

What’s new ? [mardi 9 février 2010, 18 h 15]

Le monde tel qu'il va, Pour un retour à la plume d'oie et et à la bougie, Tous les chemins mènent à Rome, What's new

—> Illustration : détail d’un tableau de Pietro LONGHI, XVIIIe siècle.