Petite série estivale, dont toutes les photos publiées auront pour point commun d’avoir été prises dans les mois d’été 2022, l’été étant pris ici au sens météorologique du terme, c’est-à-dire concernant la totalité des mois de juin, juillet et août. Des fleurs, des oiseaux, des insectes, des champignons …
Un myrtil sur une fleur de panicaut Charente-Maritime
L’artichaut, dois-je le rappeler, est une fleur comestible et goûteuse, que l’on mange avant qu’elle atteigne sa maturité. Pour faire simple, on la trampouille dans la vinaigrette alors qu’elle tente à peine d’échapper à son état de bourgeon. Mais si, atteints d’une artichauphobie subite, nous laissions la plante suivre le cours normal du temps ? si, comme dans les jardins botaniques, nous ne la récoltions pas ? la fleur alors s’épanouirait et montrerait de jolies nuances légèrement rosées, une couleur un peu désuète, un peu old fashion, mais très douce aussi.
Une fleur d’artichaut au Jardin Public de Bordeaux, juin 2022
La becquée pour héron aîné ou la becquée quand héron est né, allez savoir ! Normalement, madame héron pond entre trois et cinq œufs, ce qui doit donner trois à cinq poussins vingt-six jours plus tard. Mais là, dans l’héronnière, je ne distingue qu’un seul petit. D’ailleurs déjà grandinet. Il faut préciser que les jeunes hérons passent environ deux mois au nid, ce qui laisse du temps pour grossir et faire de la plume. Au bout de 55 jours, les jeunes commencent à voler, mais c’est encore un peu pataud tout ça, faut continuer à apprendre. Et en attendant le jour J, il faut continuer à manger. N’empêche que je ne vois, en sur-zoomant pourtant, qu’un seul petit dans le nid, pas les trois à cinq annoncés par oiseaux.net. Que sont devenus les autres poussins ? Y’avait-il, d’aillleurs, d’autres poussins ?
Un héron et son petit sur l’île d’Oléron en mai 2022
Il y a deux écoles : ceux qui pensent que l’écureuil planque noix et noisettes puis oublie les localisations des cachettes, et ceux qui soutiennent que le petit animal a une excellente mémoire, lui permettant au printemps de retrouver les provisions planquées six mois plus tôt. Ce que j’ai vu aujourd’hui tend à confirmer la deuxième hypothèse. L’écureuil creuse de ses petites pattes un périmètre relativement limité et, à chaque coup de griffe, sort un fruit à coque, enseveli à une distance raisonnable sous l’humus. Il ne cherche pas, ne farfouille pas, n’hésite pas : il y va, et ça marche. Chaque noix, noisette ou autre fruit du même type est immédiatement décortiqué et mangé.
Un écureuil récupérant au printemps les provisions faites à l’automne Bordeaux – Mai 2022
Petit à petit, mais sans traîner non plus, la mésange récupère branchettes, pailles et brindilles :
Depuis hier, c’est le printemps. Certes, pas pour les astronomes (attendons trois petites semaines pour que l’heure de l’équinoxe vienne), mais pour les météorologistes et les naturalistes. Il suffit d’observer le comportement des oiseaux et des écureuils pour se rendre compte que la saison peace and love est de retour. Et notre mésange, tout à son affaire de récupération de matériaux, ne fait rien d’autre qu’aménager un nid douillet qui accueillera sous peu les petits oisillons de la nouvelle génération, dans un trou d’arbre banal, d’où elle entre et sort avec une belle régularité :
L’expression populaire « curieuse comme une vieille chatte » pourrait être remplacée sans mal par « curieux comme un écureuil ». D’ailleurs ne dit-on pas un nécureuil, des nécurieux ? Régulièrement, badant pendant la pause méridienne dans divers parcs et jardins, je croise le sciuridé sautillant, allant de noix en noisette, de branche en cachette, toujours à toute vitesse. Le petit animal des jardins, habitué à l’humain, tente souvent une approche : l’un d’eux, il y a quelques années, avait même tenté la grimpette sur mes baskets. Régulièrement, l’écureuil s’approche, regarde puis repart, puis revient. Il suffit juste de rester immobile, smartphone en pogne pour cliquer au bon moment, sans zoom ni autre artifice.
Un écureuil curieux, comme tous les écureuils – Bordeaux, hiver 2022
Revenons deux mois en arrière (piqûre de rappel) : le nid de frelons est une grosse habitation dodue et bourdonnante. Aujourd’hui, la carapace protectrice est presque totalement désagrégée, les alvéoles sont bien visibles, il n’y a plus de frelon à l’horizon :
Voilà ce que l’hiver a fait du nid de frelons vu en novembre dans l’agglomération bordelaise
Il suffit de peu de chose. Un ciel bleu. Un colvert qui drague une colverte. Deux-trois pâquerettes, et hop ! on se croit au printemps. Pour peu que la température en plein soleil donne l’envie de virer écharpe et manteau, on s’imagine à la veille de l’été. Et pourtant, voir quelques fleurs en hiver, ce n’est pas si rare. La fleur d’hiver par excellence, c’est le mimosa, mais il y a aussi le narcisse, en pleine forme désormais dans les jardins bordelais (ceux de mon jardin, exposés plein nord, sont encore à l’état de petites tiges timides).
C’est un soir de nuit déjà tombée : à cette saison, rien de plus banal. Il fait frais, l’air est humide, le département de Gironde est égal à lui-même. Sur une rue de pur bitume en ce froid début de nuit de presque hiver, une salamandre campe, attend, voire pose pour la photo. Photo néanmoins floue, car avec si peu de lumière et un téléphone ordinaire, il est ardu de faire mieux. Je n’avais pas vu de salamandre depuis treize ans : un spécimen du batracien noir et jaune se baladait alors sur la terrasse de mon jardin.
Une salamandre pose pour la photo, mais la photo est néanmoins floue Agglomération de Bordeaux, décembre 2021
Le ginkgo biloba est un arbre magique. Quand l’automne s’affirme, il devient plus jaune que le soleil et éclaire joyeusement les sombres journées de novembre, même lorsque le ciel gris est tellement opaque qu’on ne distingue plus la forme des nuages. Un ciel de déprime, mais ginkgo est là, qui veille et qui illumine. Ginkgo réveille n’importe quel paysage. C’est l’arbre qui fait du bien. Il suffit de l’apercevoir au loin pour se sentir en forme pour la journée. Et pour cela, à Bordeaux nous sommes servis : des ginkgos, il y en a dans plusieurs parcs et jardins.
Le temps de ce week-end fut, comme il se doit, un temps de Toussaint : mi-vent mi-grand soleil, avec un peu de pluie la nuit pour hydrater le tout. Le temps fut aussi élastique comme des vacances, doux et joyeux, maritime pour tout dire. Une des balades nous guida jusqu’aux abords de la plage de Gatseau, dans l’île d’Oléron. Rien d’original, mais on ne s’en lasse pas. Surprise du jour : le petit train de Saint-Trojan, qui amène les touristes en été jusqu’à la pointe de Maumusson, circulait fièrement sur ses rails étroits. Peut-être en raison des confinements ou de la mémoire qui flanche j’me souviens plus très bien, mais je ne me rappelais pas que ledit petit train circulait encore en temps de Toussaint.
Le petit train de Saint-Trojan (île d’Oléron) – Week-end de Toussaint 2021
En cette fin d’après-midi d’Halloween, les enfants du coin déambulent vêtus comme pour un casting de La Famille Addams. Ils me croisent, les petiots, et crient en riant « Des bonbons ou un sort ». De bonbon n’ayant point, je choisis le sort, et c’est invariablement la métamorphose en anoure qui me cloue le bec et me jette de vert vêtue dans le vieux lavoir, où je divague désormais avec d’autres grenouilles.
Comme mes amies grenouilles, je déambule dans le vieux lavoir – Ile d’Oléron, 31 octobre 2021
L’humain moyen un jour ou une nuit peut avoir l’idée de rêver de voler, d’être léger, de flâner dans le vent d’octobre finissant. Il faut alors bien dire à l’humain en question de ne pas se tromper, ni de volatile ni de sexe. Car femelle libellule, ce n’est clairement pas confortable :
Une libellule agrippée à son mâle par la nuque pour l’accouplement
Balade du week-end entre Andernos et Arès, tout au fond du Bassin d’Arcachon. L’air est doux. La promenade est paisible. Et bien sûr, comme il se doit, j’observe les oiseaux. Tout d’abord le grèbe castagneux, qui, ici, ne vient qu’à la saison froide, alors que bien souvent, en Europe de l’ouest, il est sédentaire :
Le cormoran, évidemment :
L’incontournable couple de cygnes :
Et les foulques en pagaille, dont voici un spécimen :