Tant de cygnes, c’est effarant

La mer et ses poissons, Nos amies les bêtes, Si la Nouvelle Aquitaine m'était contée

1« Effarant » n’est certainement pas le mot que j’aurais employé, mais cette dame, qui semblait découvrir le Bassin d’Arcachon pour la première fois, n’en a pas trouvé d’autres. La lumière de l’après-midi après la pluie, la pleine mer, les oies bernaches en meutes, et les cygnes au beau milieu de tout ça, ont manifestement ému cette dame qui nous a dit tout de go que c’était beau. Oui, merci madame. Mais tant de cygnes, là, en sauvage, elles n’imaginaient pas cela possible.
Si nous étions quarante ans plus tôt, ce spectacle désormais habituel serait effectivement impossible : deux couples de cygnes venaient d’être introduits sur le Bassin, à une époque où le cygne sauvage avait tellement bien disparu de nos contrées que la plupart des gens pensaient qu’il s’agissait d’un oiseau domestique purement décoratif pour parcs et jardins. La version sauvage était inimaginable.
Les cygnes ont aimé le lieu, ont eu des petits, qui ont eu des petits, qui ont eu des petits, etc. Douze ans après l’introduction des deux premiers couples, il y avait quarante-cinq couples de cygnes sur le Bassin. Aujourd’hui, c’est évidemment beaucoup plus. A vue de nez, on peut compter probablement en centaines, a tel point que le site oiseaux.net a intitulé un de ces articles « Le cygne est-il devenu encombrant ? ».
Encombrant, je l’ignore : prend-il la place et la pitance d’autres espèces endémiques ? je ne sais pas. En tout cas, les cygnes ne semblent gêner ni les oies bernaches qui viennent d’arriver pour l’hivernage, ni les goélands, ni les cormorans, ni les aigrettes. Et surtout, ils font beaucoup moins de bruit que les autres volailles : entre la bernache qui aboie et l’aigrette qui crie façon cochon qu’on égorge, le Bassin est moyennement calme en cette saison.

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Photos : Bassin d’Arcachon, 2 novembre 2014

Une réflexion sur “Tant de cygnes, c’est effarant

  1. J’espère que lorsque vous dites que la bernache aboie vous ne le pensez pas! ou alors vous n’avez pas bien entendu les bernaches en hiver sur le bassin. Mais c’est plutôt rrok rrok keukk keuk rrout…

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