Regarder la lune, ça rapporte !

Suède, Un peu d'art dans un monde de brutes

P1140780C’est une toute petite sculpture découverte lors d’une déambulation matinale dans le vieux Stockholm. Dans la cour intérieure d’un immeuble transformée en square public, Pojke som tittar på månen (en bon français : « le garçon qui regarde la lune ») attire les regards et accessoirement les dons en nature (ce jour-là, un Tic-Tac, mais le web regorge de photos le montrant affublé d’une écharpe, d’un bonnet, …) et en espèces sonnantes et trébuchantes, y compris des euros, tout comme le petit bassin tout proche.
Je ne comprends pas cette manie qu’ont certains de mes contemporains, qui consiste à se vider les poches sur ou à côté de monuments publics. D’ailleurs, la toute première fois que j’ai aperçu (car voir était impossible) cette statuette, celle-ci était entourée d’une masse compacte et bruyante de touristes armés de perches à selfies (amenez-moi son inventeur, que je le maraboute jusqu’à la 13e génération !), chacun y allant de son obole, peut importe si la monnaie déposée n’est pas couleur locale (de toute façon, en Suède, on paye par carte).
Y aurait-il de la superstition dans l’air, qui inciterait le quidam à faire une offrande à la plus petite sculpture publique de la ville ? Rien a priori ne l’indique. L’auteur de l’œuvre, Liss ERIKSSON (1919-2000) a sculpté ce petit bonhomme dans les années 1960, en se souvenant de son enfance, lorsque, de sa fenêtre du quartier de Södermalm, il rêvassait en regardant la lune. Rien qui, donc, ne devrait attirer le pognon aux pieds mêmes du lardon de métal. Cela dit, les pépettes ne sont pas perdues pour tout le monde : j’ai cru comprendre qu’une église était officiellement chargée de les récupérer pour ses bonnes œuvres.

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