Ce sont ceux qui cultivent la terre qui souffrent le plus de la faim (air connu)

On ne va pas en faire toute une histoire

Un article du Monde (attention, le lien a une durée de vie très brève pour les non-abonnés) fait le point sur les victimes de la sous-nutrition, en enfonçant une fois de plus le clou : ce sont à 80% des paysans. Un tiers des paysans dans le monde doit acheter sa nourriture, ce qui n’a rien de paradoxal dans les pays riches (le céréaliculteur ne mange pas que du blé ou du maïs, il lui faut donc acheter tout le reste), mais qui devient dramatique dans les pays en développement, où bon nombre de paysans n’ont pas les moyens de dégager suffisamment d’excédents pour acheter ce qui manque ou pour cultiver pour leur propre consommation (ça prend aussi du temps, et quand on n’a que ses bras, ce qui est le cas d’un milliards d’agriculteurs …), d’autant plus que le prix des denrées alimentaires a plutôt tendance à augmenter.
Pour venir à bout de cette malnutrition, il faudrait pouvoir mettre en culture davantage de terres, ce qui permettrait de réduire les coûts des produits (mais aussi les profits pour ceux qui cultivent, gros et petits) : pas de problème a priori en Amérique Latine ou en Russie, et même en Afrique (400 millions d’hectares de savane guinéenne pourraient être cultivés).
Or, cette nécessaire augmentation des terres arables se heurte au réchauffement climatique, qui induit des tensions sur l’eau. A cela s’ajoute des problèmes purement financiers : l’article du Monde rappelle à nos mémoires la flambée des prix agricoles de l’été 2008 ; les phénomènes spéculatifs peuvent se reproduire à tout moment, empêchant des paysans, mais aussi des citadins, qui jusque-là mangeaient à peu près à leur faim, à se serrer la ceinture voire à connaître ce qu’autrefois nous nommions la disette.

—> A cliquer :

  • un article plus ancien publié en mai 2009 par Planète-Urgence, qui s’intéresse au dramatique paradoxe qui veut qu’un milliard d’humains aient faim, tandis que des tonnes de nourriture sont jetées chaque jour et que l’obésité gagne du terrain : Crise au Sud ou systémique du sous-développement ?

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