Un peu de calme en moyenne montagne. Errance dans le massif des Cévennes, par un chanteur belge :
Vincent Liben
Les Cévennes


Un peu de calme en moyenne montagne. Errance dans le massif des Cévennes, par un chanteur belge :
Vincent Liben
Les Cévennes
Une destination fort courue des aoûtiens, ce qui la transforme d’ailleurs en lieu à proscrire à cette période de l’année tant la circulation y est impossible : les gorges du Tarn. Quiconque n’a jamais tenté d’éviter le camping-car qui roule au milieu de la route étroite, quitte à te pousser dans le ravin, ne connait rien du tourisme de masse en milieu rural. En dehors de la saison estivale maudite, les Gorges du Tarn, c’est magnifique.
Les Frères Jacquard
Les Gorges du Tarn
Photo : Bordeaux, mars 2013
On la voit sur les portes des maisons caussenardes ou cévenoles. Celle qui illustre cette note étalait ses pétales secs dans un minuscule village des gorges du Tarn. Il s’agit d’un chardon particulier, adapté au calcaire des Causses, qui fut autrefois en partie mangé comme un artichaut, les deux plantes étant de la même famille.
Il s’agit d’une cardabelle, son nom venant du verbe « carder » car les fibres de son cœur ont été, en des temps plus anciens, travaillées comme de la laine.
Sa présence sur les portes n’a a priori rien de mystique ou de symbolique : c’est juste un baromètre aussi décoratif qu’approximatif, la fleur s’épanouissant par beau temps et se refermant lorsque la pluie menace.
Gorges du Tarn
Balade réalisée le 3 juillet 2010
Le Tarn, né dans les Cévennes, gonfle de temps à autres, sous l’effet des orages, des fontes des neiges et autres phénomènes climatiques qui, de nos jours, font la une du JT. Difficile à croire lorsqu’on le voit bien sage sous son pont, à Sainte-Enimie, tellement sage qu’on peut aisément compter les poissons et les cailloux au fond.
Et pourtant, la mémoire des hommes raconte des crues énormes, qui ont entraîné la réparation voire la reconstruction du pont susdit. Ce fut ainsi le cas à plusieurs reprises au XVIIIe siècle. La presse locale des temps passés évoque des inondations importantes à Sainte-Enimie, jusque dans l’église pour celle de 1875.
La crue de 1900 est encore visible dans le paysage actuel, une plaque indiquant le niveau atteint par l’eau à une hauteur tout de même peu habituelle, signalée par une flèche jaune sur la photo ci-dessous :
Le risque de crue n’a pas disparu : en 2000, il y a eu jusqu’à 80 cm d’eau dans les boutiques du village. A plusieurs reprises au XXe siècle, l’eau a atteint le premier étage des maisons, frôlant presque le record de la crue de 1900 en 1965.
Problème : comment aller de Bordeaux vers Avignon un samedi classé orange foncé par Bison Futé ? telle était en effet notre mission ce week-end. Nous envisageâmes pendant un temps fort bref la route dite « classique » : autoroutes A62, A61 et A9. Oui, A9, l’abominable, celle des fadas qui font n’importe-quoi. Un jour tellement orange que par là il devait bien être rouge.
Solution : partir la veille, se poser une soirée à Millau, et se rendre gentiment sur zone le lendemain via les Gorges du Tarn. Le samedi, le touriste plante la tente ou prend possession de son gîte, il ne hante donc pas ce haut-lieu de l’embouteillage estival.
Plaisir complet, parce-que peu de monde, on pouvait même voir la rivière, le nombre de canoë-kayaks étant faible (en plein mois d’août, ils sont si nombreux que par endroit tu ne vois plus l’eau). Première pause : le minuscule village de La Malène, accroché à son gros rocher :
De toutes petites ruelles, si petites que tu as l’impression d’entrer chez les gens. Trois quatre badauds, un chat, de la lavande et des roses trémières entre les pierres des murs et les lauzes des toits. On est presque dans les Cévennes.
Aucun risque de se perdre, non seulement parce-que le village est vraiment petit, mais surtout parce-qu’il suffit de suivre les flèches :
—> A cliquer : des cartes postales anciennes de La Malène.