L’île maudite

Le monde tel qu'il va

Ce matin sur Inter, Bernard Kouchner a prononcé le mot « malédiction » pour évoquer le bilan tristement attendu du séisme à Haïti. Malédiction parce-que dès qu’un espoir renaît (c’était actuellement le cas, timidement cependant, grâce aux travaux de la commission de l’ONU en place sur l’île), une catastrophe arrive qui balaye tout : cyclone (qui peut faire 1000 morts à Haïti et un seul à Cuba), inondation, … L’administration et bon nombre de cadres de l’Etat ont disparu dans la catastrophe, ensevelis sous leurs bâtiments faits avec peut-être plus de sable que de ciment. La ville de Port-au-Prince, équipée pour accueillir environ 200 000 habitants, avait une population de plus de 2 millions d’individus, entassés pour la plupart dans des logements insalubres, peu résistants, surtout des cahutes de bidonvilles. Bilan effrayant, digne d’un sordide record du monde, lié à l’incapacité de l’Etat à faire son boulot, et ce depuis trop longtemps (la dictature, c’est pas bon pour la santé des hommes), et à une situation financière dramatique (la moitié du budget de l’Etat vient de l’aide internationale) : on parle de 100 000 morts (bilan probablement exagéré : Bernard Kouchner a préféré ce matin parlé de 100 000 disparus, des gens ayant pu fuir, qui seront retrouvés plus tard), seul le tremblement de terre de Sumatra, en décembre 2004, suivi d’un tsunami qui est resté dans les mémoires, a affiché un bilan plus effrayant encore pour ces dix dernières années (232 000 morts), mais la zone concernée par la catastrophe était autrement plus vaste.

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